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du 17 au 20 mars 2016 (semaine 11)
 


- 20 mars 2016
- France
UN VÉRITABLE LYNCHAGE MÉDIATIQUE

"L'affaire Barbarin", du nom de l'archevêque de Lyon accusé d'avoir couvert des cas de pédophilie, continue de secouer la sphère médiatique française. Le Premire Ministre Valls en va même jusqu"à dépasser les normes de sa fonction.

Alors que la presse profane tire à boulets rouges sur le primat des Gaules, les médias catholiques tentent de faire la part des choses. Tout en fustigeant les erreurs de l'Eglise en matière de traitement des prêtres abuseurs, les commentateurs catholiques s'indignent du lynchage médiatique de Mgr Barbarin et du non respect de la présomption d'innocence, à commencer par l'intervention du Premier Ministre français.

"S’agissant de tels faits, les catholiques – pas seulement la hiérarchie ecclésiale – ont trop longtemps cherché la protection du silence", reconnaît Guillaume Goubert, directeur de La Croix. Un constat semblable est posé d'emblée par Jean-Pierre Denis, directeur de la rédaction du magazine chrétien La Vie. "A l’échelle de l’ensemble de l’Eglise catholique, la lutte contre les abus d’autorité a été défectueuse", note-t-il.

Même son de cloche chez le blogueur catholique à succès Erwan Le Mordehec, qui souligne sur son site Koztoujours, qu'on "peut comprendre on ne peut mieux la colère des victimes". Ainsi, pour Guillaume Goubert, "un tel silence se paie très cher (…) Surtout pour les victimes condamnées à intérioriser une douleur qui les ronge". Il rappelle que "l'Eglise est au service d'une Parole qui libère. Le devoir lui impose de faire davantage de place en son sein à la parole de ceux qui ont été blessés".

Mais même si les erreurs et la responsabilité des autorités ecclésiastiques sont en général admises, les commentateurs catholiques déplorent le traitement médiatique de cette affaire, vu comme simpliste, généralisant et réducteur.

Erwan Le Mordehec souligne ainsi que "la consultation des quelques articles et des réseaux sociaux me donne vraiment le sentiment que l’opinion, peu attentive aux faits et complaisamment assistée en cela par quelques militants revanchards, plaque sur le cas présent un schéma qui ne lui correspond pas".

Sur le blog causeur.fr, relayé par le journal catholique "Famille chrétienne", l'avocat Régis de Castelnau affirme également que "nous assistons depuis quelques jours à un lynchage médiatico-judiciaire en grand, comme la presse et les réseaux en raffolent".

"Faut-il rappeler ce qu’est la présomption d’innocence?", interpelle ainsi Jean-Pierre Denis. "A supposer qu’elle suive son cours, une plainte ne fait ni un coupable ni un complice", souligne le journaliste. Cet acharnement médiatique gratuit dont l'Eglise fait les frais indignent particulièrement les commentateurs catholiques.

"Quand il s’agit de l’Eglise catholique, cible trop commode, toute tentative d’apporter réponse ou nuance sera dénigrée, ridiculisée, présentée comme maladresse ou mépris. On mélangera le passé et le présent", déplore ainsi Jean-Pierre Denis.

Régis de Castelnau affirme carrément que le cardinal Barbarin est "pris en otage dans un combat contre l'Eglise sur les questions sociétales". Cette idée d'une attaque sous-jacente contre l'Eglise en tant que telle est également mentionnée par Jean-Pierre Denis:

"Sans même parler de règlement de comptes avec le christianisme, à tout le moins avec une Eglise dont on peut comprendre qu’elle est gênante et qu'on lui fait payer sa posture moralisatrice, il est possible que certains veuillent faire taire une voix qui porte sur bien des sujets de société, des Roms à l’euthanasie". (source
: AFP)

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